ECOLE I.P.E.S: TEMOIGNAGE, partie 6: la Tunisie, Marbella, Bruxelles (1994-1999)

"Je suis à l’époque avec son premier disciple avec lequel Chemli m’a placée quelques mois auparavant, Georges P. .

Chemli depuis la Tunisie organisa l’arrivée de ses élèves les plus proches et des profs (40 personnes). Ce sont encore les parents qui sont mis financièrement à contribution. « étude à l’étrangers », « les flics sont des salauds persécuteurs et racistes »

Durant un an Chemli s’amusa à nos dépens, d’orgies d’alcool en réunions de massacre psychologiques, il nous fit vivre à tous des choses très difficiles : communautarisme sexuel (*) organisé obligatoire pour faire partie des vrais disciples par exemple. Il fallait que nous soyons comme toujours ses esclaves, volontairement soumis à ses pires volontés. Ses compagnes devaient supportées d’autres femmes et celle qu’il choisissait ne pouvait refuser

ses avances. Elles étaient d’ailleurs toutes ses élèves qu’il avait détournées alors qu’elles étaient mineures. Elles, encore plus que les autres devaient subir ses frasques sexuelles et leurs lots d’humiliations

Nous étions tous arrivés si jeunes dans sa vie que cela était devenu normal. Beaucoup craquèrent et rentrèrent en France à cette époque, mais pour les restants, ceux qui partaient étaient des faibles, des nuls, des ratés, des traîtres.

Chemli se mit au cinéma et réalisa un long métrage où le tournage fut très difficile.

Chemli n’était pas bien : la Tunisie est un pays de l’Islam et le jeu y est interdit. Il se sentait enfermé dans ce pays qu’il avait quitté plus jeune et reportait sur nous son mal être .

Son jugement eut lieu en France, la directrice et la comptable se présentèrent mais lui resta en Tunisie. Il fut jugé par contumace à deux ans de prison, les deux femmes furent libérées. La juge, clémente, n’ordonna pas de mandat international. La voie était donc libre pour regagner l’Europe et plus précisément l’Espagne, Marbella.

Nous partîmes tous là-bas."

"De nouveau la ronde infernale du Casino, de la villa de luxe (27 000 francs de loyer), de notes de téléphone (15 000 francs/mois), il nous fallait trouver des montagnes d’argent pour le satisfaire.

Il vendit tout le matériel Cinéma qu’une mère de famille, dont les trois enfants étaient avec lui, avaient investi à la suite du décès de son mari et de la vente de sa maison (1 million de francs). Nous passions notre temps entre Paris et Marbella pour taxer de l’argent à nos parents et nous organisâmes même une technique de taxe sur les stations services qui nous permettaient de demander de l’argent aux gens. Nous étions très organisés mais à bout de force et complètement démoralisés devant ses jours sans horizon.

Chemli décida de quitter l’Espagne pour monter en Belgique, à Bruxelles, afin de créer une structure de théâtre. En deux ans il posséda, après deux faillites (1), une salle de spectacle magnifique « De L’autre Côté Du Miroir », (Carrefour Ma Campagne, avenue Brugman) avec une société de communication et d’événement « Prod Média Pub » qui marcha très fort. Nous n’avions plus de nuit de sommeil, entre les actions à organiser et à faire, les décors et les pièces de théâtre, nous ne dormions plus.

Comme à son habitude Chemli détournait l’argent pour aller jouer au Casino de Namur. Nous n’avions presque rien à manger, c’était très dur. La pression psychologique, l’absence de sommeil, la maîtrise constante de soi, le manque d’amour en avait chassé plus d’un. Mon frère partit à cette époque, épuisé de tant de mauvais traitement et d’abus.

Chemli est un violeur de corps et un violeur d’âme.

Le destin le rattrapa, Chemli avait fait des dégâts auprès de quelques acteurs belges (2) ce qui avait éveillé l’attention des autorités qui se renseignèrent auprès des RG français.

Nous dûmes fuir de nouveau pour l’Espagne, le hasard nous envoya à Valencia, plus précisément à Puçol et très exactement à 5 minutes à pied du somptueux casino de Monté-Picayo."

(*) Appelé la "Dream Team"

(1) Dont les cours d'art dramatique "La Comédie Humaine", Galerie Ravenstein à Bruxelles.

(2) Témoignages de deux comédiens dans le sujet de TV BRUXELLES d'avril 1999 -voir "HORS CONTRAT" avec l'extrait de l'interview d'Yves H, propriétaire et trésorier du théâtre de Fay Chemli.

A suivre...

A la semaine prochaine...