"Mon père a rapidement compris qu’il n’était qu’un homme de paille dans le jeu de Chemli et que ce dernier n’avait aucune envie de partager son royaume ou d’appliquer une gestion économique cohérente et positive que mon père voulait apporter.
Mais Chemli avait emprunté énormément d’argent à mon père, de plus il lui avait fait acheter les deux maisons proches de l’école afin de ne pas avoir de voisins gênants.
Il fut excessivement douloureux pour mon père de se remettre de cet échec et encore plus difficile de récupérer l’argent que Chemli lui avait emprunté. Il dut faire une ordonnance auprès du tribunal de Pontoise pour récupérer péniblement ses biens. Mais encore aujourd’hui mon père est redevable à NatioCréditMur de la totalité de la caution, puisque tous les protagonistes sont à l’étranger et les deux élèves cautions ont été déchargés par la justice de cette caution. .
Ce fut un grand déchirement pour moi et pour mon frère qui lui aussi avait rejoint le groupe de Chemli après ses études maths-sup, maths-spé et qui était devenu le prof de maths de terminale scientifique.
Nous n’étions pas les seules familles que Chemli avait réussi à embarquer. Il avait le don de convaincre ses interlocuteurs, de les manipuler, de les utiliser, de dresser les enfants contre les parents et tout ça d’une manière très subversive car il avait le culte du secret et de la discrétion. Ce qu’il nous disait en privé devait être tu, quelque soit la suite des événements.
Chemli s’était fait un salaire de 100 000 francs/mois , ses plus vieux élèves (âgés de 28 ans en moyenne) n’avaient aucun salaire et devaient se débrouiller pour se nourrir les autres profs touchaient environ 5000 francs par mois.
C’était sa philosophie de pacha.
Mais l’IPES ne pouvait tenir longtemps sur ce rythme de dépenses.
En été 1990, j’avais passé mon bac pour la seconde fois, je l’avais obtenu et je devenais prof assistante de maths du collège, au côté d’une mère de trois élèves qui assurait les cours principaux. Il en fut de même avec les autres élèves et d’autres parents pour toutes les matières.
La stratégie était simple les élèves préférèrent rapidement les jeunes profs assistants au cours rébarbatifs des parents.
Chemli éclipsa progressivement les parents et nous devinrent à notre tour, nous les anciens élèves, ses profs.
Chemli avait son empire. Dans toute l’école il n’y avait que ses disciples qui dirigeaient. A l’extérieur les parents le soutenaient. Il était riche et avait même le soutient de la presse. Que de choses pour un homme déjà bien mégalo.
Il était le roi."
Rendez-vous la semaine prochaine.
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