Série de témoignages sur l'école IPES (Institut Pédagogique des Entrepreneurs Stratèges), à la pédagogie dite "alternative", où des faits de manipulation et de dérive sectaire eurent lieu de 1985 à 1993 ( et même après sa fermeture)
"Lorsque je suis arrivée à l’IPES, je venais d’avoir 17 ans. Madame S, psychologue scolaire de Pontoise m’y avait envoyée. Je sortais de l’externat Vauban de St Ouen l’Aumône où j’avais été scolarisée depuis la 3ème. Mais j’avais du mal à être bien dans un cadre scolaire classique et c’est pourquoi Mme S m’envoya à l’école IPES, à Andresy (78).
Ce fût tout de suite le coup de foudre pour cette école hors norme où toutes les valeurs étaient différentes. Les professeurs étaient très jeunes et proches de nous, l’équipe administrative aussi, bref j’arrivais dans un univers incroyable qui me donnait une formidable énergie pour faire des choses nouvelles. Je m’investissais à fond dans l’école, nous avions de gros horaires, nous commencions à 9h00 et finissions à 19h00 (sans devoirs à faire à la maison). Je rentrais en classe de Probac, une classe inventée à l’IPES pour permettre aux élèves d’avoir plus de temps pour préparer leur bac sans avoir le sentiment d’échec du redoublement .Nous étions 18 élèves en probac et 200 élèves dans l’école.
La première fois que j’ai rencontré Monsieur Chemli j’ai été fascinée par cet homme beau, élégant, excellent orateur, philosophe bourré de talent et avec une énergie extraordinaire. Il était là pour nous tous les après-midi pour nous enseigner la philosophie. Nous avions cours de 13h30 à 19h00 tous les jours. A partir de ce jour commença pour moi une existence hors du commun dans un monde de rêves, où je passais mes journées entre Platon et Nietzsche, Freud et Kant, et la découverte d’une nouvelle forme d’existence : l’existence fondée sur les idées.
J’étais jeune, naïve, j’avais soif d’idéal, j’étais passionnée. Je voulais faire des choses extraordinaires avec et pour les autres.
Chemli nous a expliqué sa conception de la vie, où tout était d’abord une décision de l’esprit : l’amour, la politique, les relations, l’amitié… « Un homme fort était celui qui était capable de vivre selon ses décisions et non selon ses sentiments, ses envies, sa santé… »
J’ai voulu briller à ses yeux, devenir la super disciple et j’ai commencé un énorme travail sur moi, pour voir, comprendre, agir selon les préceptes de Fay Chemli.
Rapidement un noyau d’élèves de ma classe s’est formé, dont je faisais partie. Nous étions une petite dizaine et nous n’avions plus d’horaires. Nous passions souvent nos soirées avec lui, au restaurant ou à l’école constituant, jours après jour un groupe de plus en plus dévoué et « politisé ».A l’époque il avait déjà une préférence pour une jolie blonde de ma classe qu’il raccompagnait le soir chez elle et qui a rapidement habité secrètement chez lui.
Mes parents ont rapidement rencontré Chemli et lui ont donné toute leur confiance aussi bien par rapport à moi, que par rapport à eux-mêmes. En effet Chemli avait beaucoup travaillé sur la psychanalyse et maîtrisait parfaitement la psyché humaine, et surtout les moyens de la manipuler.
Fort de la confiance de mes parents je passais mes vacances de Noël de l’année 1987 chez lui à La Roche-Guyon. Et là surprise, je découvris des filles de l’école qui habitaient là avec la directrice, une jeune et très belle femme et la comptable. Je commençais à me poser des questions sur la nature de leur relation mais l’idée que je me faisais de Chemli était plus du côté du maître ascétique et contemplatif que celui d’un maître dionysiaque. "
La première fois que j’ai rencontré Monsieur Chemli j’ai été fascinée par cet homme beau, élégant, excellent orateur, philosophe bourré de talent et avec une énergie extraordinaire. Il était là pour nous tous les après-midi pour nous enseigner la philosophie. Nous avions cours de 13h30 à 19h00 tous les jours. A partir de ce jour commença pour moi une existence hors du commun dans un monde de rêves, où je passais mes journées entre Platon et Nietzsche, Freud et Kant, et la découverte d’une nouvelle forme d’existence : l’existence fondée sur les idées.
J’étais jeune, naïve, j’avais soif d’idéal, j’étais passionnée. Je voulais faire des choses extraordinaires avec et pour les autres.
Chemli nous a expliqué sa conception de la vie, où tout était d’abord une décision de l’esprit : l’amour, la politique, les relations, l’amitié… « Un homme fort était celui qui était capable de vivre selon ses décisions et non selon ses sentiments, ses envies, sa santé… »
J’ai voulu briller à ses yeux, devenir la super disciple et j’ai commencé un énorme travail sur moi, pour voir, comprendre, agir selon les préceptes de Fay Chemli.
Rapidement un noyau d’élèves de ma classe s’est formé, dont je faisais partie. Nous étions une petite dizaine et nous n’avions plus d’horaires. Nous passions souvent nos soirées avec lui, au restaurant ou à l’école constituant, jours après jour un groupe de plus en plus dévoué et « politisé ».A l’époque il avait déjà une préférence pour une jolie blonde de ma classe qu’il raccompagnait le soir chez elle et qui a rapidement habité secrètement chez lui.
Mes parents ont rapidement rencontré Chemli et lui ont donné toute leur confiance aussi bien par rapport à moi, que par rapport à eux-mêmes. En effet Chemli avait beaucoup travaillé sur la psychanalyse et maîtrisait parfaitement la psyché humaine, et surtout les moyens de la manipuler.
Fort de la confiance de mes parents je passais mes vacances de Noël de l’année 1987 chez lui à La Roche-Guyon. Et là surprise, je découvris des filles de l’école qui habitaient là avec la directrice, une jeune et très belle femme et la comptable. Je commençais à me poser des questions sur la nature de leur relation mais l’idée que je me faisais de Chemli était plus du côté du maître ascétique et contemplatif que celui d’un maître dionysiaque."
*Propos recueillis entre 2009 et 2010.
Logo de l'école entre 1987 et 1989
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